orval a écrit:Jolie collection
Je vois que tu n'as que des poissons "simples" en eau douce, jamais été tenté par du cichlidé africain? Les comportement et couleurs se rapprochent un peu du marin.
Ils font combien tes grands bacs marin?
J'avais oublié de te répondre!
J'ai eu un bac de 200 l environ avec des cichlidés des lacs. L'incubation buccale est passionnante mais le bac s'est dégradé pendant mes études.
Les bacs récifaux font resp. 250 et 450 litres brut, bien moins en net avec le substrat Jaubert. On en distingue l'épaisseur sur la photo commune (plus proche des 10 cm que des 8).
JPpaulo a écrit:Comme tu le dis, la zéolite piège l'ammonium. En milieu basique, c'est de l'ammoniac et non de l'ammonium qui se forme.
Pour moi en marin, si j'ai tout compris, la zéolite ne sert que de support bactérien et d’absorption de quelques nutriments, donc pas de traitement car il serait absorbé.
Petite précision, le pKa du couple NH4+/NH3 étant de 9,25 à 25°C, à pH = 8,2 classiquement de nos bacs, il y a en ordre de grandeur 10 fois plus la forme ionique NH4+ (ion ammonium) présente que l'ammoniaque NH3.
J'avais acheté de la zéolite au moment où j'étais tenté par la méthode zeovit finalement contraire à mes principes.
J'avais essayé de la zéolite en filtre extérieur sur un bac d'eau douce et avais pu constater que c'était très efficace, plus notamment que les "macaronis" en céramique qui peuvent avoir tendance à garder des sédiments à l'intérieur, phénomène beaucoup moins observé avec les zéolites.
J'ai donc utilisé de la zéolite en récifal dans le but d'augmenter les colonies de bactéries (les autres propriétés physico-chimiques de la zéolite sont rapidement perdues en récifal à cause de la salinité et/ou il faudrait la remplacer régulièrement comme du charbon), mais en complément, pas en source de filtration biologique principale.
En augmentant ma population de poissons progressivement, j'ai tout d'abord mis un réacteur à chaéto, puis en poursuivant j'ai ajouté un réacteur à zéolite, pas en FLF, mais en statique dans le fluide circulant avec une pompe refoulante au début du circuit, directement placée dans le bac principal.
Au passage, je n'ai plus aucun bac avec décante : une panne de la pompe de remontée avait provoqué la baisse de température du bac principal et un chirurgien avait contracté sous 2-3 jours des points blancs en contaminant le reste de la population. Comme je ne l'avais pas remarqué au début, mes mains non rincées passaient d'un bac à l'autre ainsi que les pinces etc, au total j'ai contaminé 3 bacs! Et perdu plus des deux tiers de tous mes poissons à l'époque...
Pour en revenir aux bacs actuels, j'ai donc pu maintenir mes taux de nitrates/phosphates malgré la forte population avec :
. le sable en Jaubert
. les PVs
. l'écumeur
. le circuit extérieur comprenant en série une pompe de refoulement, 1 réacteur à chaéto qui sert aussi de filtre mécanique grossier, 1 réacteur à zéolite qui sert aussi de filtre mécanique plus fin avant 1 lampe UV qui voit donc une eau relativement peu turbide.
Le gros avantage : en cas de panne d'électricité, j'ai toujours le principal, c'est à dire le sable et les PVs qui suffiront un certain temps!
Quand on met de la zéolite sur un berlinois déjà équilibré, c'est qu'on veut a priori chercher à rendre le système plus oligotrophe façon méthode zéovit avec des coraux de couleur pastel, où on va ajouter les oligo-éléments avec parcimonie, les moindres traces sont dosées etc. On est d'autant plus sur la corde raide si on a voulu gagner trop de place pour les coraux et la nage des poissons, en réduisant la quantité de PVs au minimum et en pensant compenser avec un énorme écumeur, grave erreur!
Une coupure d'électricité et le système "suffoque" rapidement en ammoniaque et n'est plus équilibré, notamment si vous êtes absent et qu'il y a un distributeur de nourriture sur piles ou batterie qui continue de fonctionner...
Manque d'électricité ou retrait de la zéolite, c'est pareil, il n'y a simplement plus de filtration biologique!
De façon plus générale, selon moi ces bacs "très high tech" peuvent crasher plus facilement car l'équilibre est plus précaire (de même je ne comprends pas l'engouement pour les filtres en descente de décante de type Reefmat de Redsea, pour une eau toujours plus cristalline : OK on réduit la charge d'impuretés mais il vaut mieux également booster la filtration biologique, le Reefmat n'a rien de biologique!).
A propos des PVs ou pierres ensemencées, je ne comprends pas trop cette tendance à en réduire drastiquement la quantité. On pousse toujours la limite inférieure à une valeur plus basse. Les PVs c'est cher, ensemencer des aquaroches ou équivalent c'est long, avec des tiges carbone on peut faire des décors en hauteur sans avoir besoin d'amonceler des quantités de pierres pour y arriver. On libère
rait ainsi plus de place pour des boutures de coraux telles des jardinières sur un gratte-ciel en préservant de l'espace pour la nage des poissons. En pensant également qu'on ne pourra pas manquer de voir les poissons.
Quand je visite certains de ces bacs (pas tous, je ne veux pas généraliser), je suis surpris de voir des poissons apeurés à la vue d'un étranger, phénomène d'autant plus accentué si le bac contient un chirurgien du type Zebrasoma. Sans cachettes, sans sable, le fond du bac nu, tout cela contribue à le stresser... et à stresser le reste du bac (ce sera moins le cas avec quelques labres et demoiselles).
Quand un étranger passe devant mes bacs, les poissons vivent leur vie comme dans un récif, ça nage dans tous les sens. Si j'approche en plus, c'est l'excitation, ils savent que je peux donner des friandises en plus de la distribution automatique, congelés ou feuilles de nori.
Plus il y a de pierres qui constituent autant de cachettes mais aident aussi à la création de territoires pour les poissons entre eux, même inter-spécifiquement, moins les poissons seront peureux, plus ils se montreront comme dans un vrai récif : ils savent qu'à la moindre alerte, ils pourront se cacher.
Car j'ai oublié de préciser, qu'au fur et à mesure que j'ajoutais des poissons, j'achetais également des PVs, cela faisait partie intégrante du projet et du budget. Et celui des PVs n'est pas à négliger, ça s'acquiert peu à peu, mais ainsi on a moins de risque de pleurer la perte du nouveau poisson ajouté ensuite.
Enfin je voulais donner une dernière information sur la diversité des poissons à mettre : il vaut mieux multiplier les tailles, les espèces, les formes, les couleurs, les comportements, les niches écologiques occupées (au sol, en surface, sur les pierres comme les blennies ou les poissons-faucons).
Il y aura toujours une hiérarchie, des chamailleries, même entre espèces différentes, je l'observe aussi dans les récifs, mais l'agressivité d'un poisson très territorial ne se portera pas exclusivement sur les mêmes. Dans un bac sous-peuplé, les quelques poissons dominés sont condamnés à terme, ils mourront par harcèlement. En bac très peuplé, ils pourront être coursés de temps à autre, mais pas en permanence, c'est la vie du récif!
Il y a aussi des techniques comment introduire un nouvel arrivant pour le maximum d'intégration, sans avoir eu une stratégie bien précise au départ, mais ça ne se fait pas au hasard quand-même : quelle espèce? quelle taille, plus petit, plus gros? à quel moment? Etc.
Mais c'est un vrai sujet en lui-même que je développerai plus tard.