Je vais tenter d'expliquer une dernière fois.
Rappelons d'abord que je réagissais au postulat initial qui serait que l'on devrait remplir plus souvent sa réserve d'eau osmosée en hiver qu'en été.
Ma réponse a été qu'on ne pouvait généraliser cela à tout le monde, chez moi c'est exactement le contraire.
Ma conclusion est que ça dépend des bacs et des conditions de chacun.
Certains se sont appuyés sur une formule comme donnée ci-dessous :
https://www.rudyv.be/Aquarium/RVRT/RVRT.php#21pour conclure que le postulat était correct car les courbes montrent pour un bac donné avec sa température que l'on va supposer régulée, une vitesse du vent donnée et une hygrométrie donnée que l'évaporation était supérieure à un instant t si la température est inférieure (le volume évaporé est égal, c'est à dire indépendant de la température pour une hygrométrie nulle).
Contrairement au propos ci-dessus, je considèrerais plutôt la pièce contenant le bac récifal comme un milieu clos que ouvert, mais j'aborderai le cas réel d'une pièce semi-ouverte ou semi-close plus loin.
Dans tous les cas, ce type de calcul est plus simple pour un milieu réellement ouvert.
Par exemple, un particulier qui souhaite calculer le volume évaporé de sa piscine extérieure en une après-midi par beau temps, peut l'utiliser, en supposant que la température de l'air et le vent seront plus ou moins constants sur 4 heures
et surtout l'évaporation de la piscine ne va pas modifier l'hygrométrie de l'air!
La formule devient bien-sûr inexacte si le temps devient soudainement orageux avec une hygrométrie croissante.
Si on revient maintenant à notre problème initial, on doit estimer par exemple le volume d'eau évaporé sur une semaine typiquement, c'est à dire que l'on doit considérer une formule comme celle donnée auparavant à l'instant t, en l'intégrant sur une durée d'une semaine.
Intégrer, cela signifie qu'il faut définir un chemin de temps, diviser la semaine en une multitude de durées très réduites et voir sur chaque laps de temps, la formule à appliquer pour finir par additionner tous les petits volumes évaporés pour obtenir le volume total d'eau évaporé sur une semaine.
Or dans une pièce qui héberge le bac, l'évaporation du bac va potentiellement modifier l'hygrométrie de la pièce. En pratique cela signifie que l'on va passer d'une courbe à l'autre, si on traçait les courbes à toutes les valeurs d'hygrométrie, en se déplaçant vers les abaques à valeur croissante. On constate que pour une température donnée, il y a moins d'eau évaporée si l'hygrométrie est plus élevée, rien de nouveau à l'horizon!
Alors certes, la pièce n'est pas totalement close, mais dans ce cas là on doit considérer tous les évènements sur la durée d'une semaine à intégrer dans la formule : ouverture vers d'autres pièces ou d'une fenêtre, respiration des personnes présentes en exagérant un peu, ventilation naturelle (bouches d'aération) etc. La formule se complique car il faudrait faire un bilan de ces échanges : quel est le renouvellement d'air? A quelle température, avec quelle hygrométrie? Quelles sont les valeurs moyennes à considérer alors dans la formule à l'instant t? Quelle vitesse de circulation d'air ("vent") à considérer à la surface du bac?
Et surtout si on veut comparer au volume potentiel évaporé en été, dans une pièce comme la mienne qui peut atteindre 28 voir 30°C, on doit considérer le fort brassage réalisé par mes ventilateurs par exemple lorsqu'ils se mettent en fonctionnement par thermostat, l'évaporation permettant de maintenir la température du bac à 26,8°C malgré la forte température de la pièce. Ce brassage devient un facteur important dans la formule donnée au début de ce sujet.
On comprend qu'il est difficile d'expliquer des phénomènes météorologiques sur la simple base de ces équations simplifiées. On a mentionné ailleurs l'ASHRAE (American Society of Heating, Refrigerating and Air Conditioning Engineers) qui donne en particulier des éléments pour aider aux calculs pour des cas professionnels dont par exemple les piscines municipales couvertes.
Mais la problématique est différente : tout y est régulé, la température du bassin, le niveau d'eau, voire la température de l'air et notamment le brassage et renouvellement de l'air pour maintenir une hygrométrie assez constante, car une valeur trop élevée pourrait entrainer une condensation importante sur les équipements ou les murs, source de dégradation par corrosion, moisissures etc. D'autres formules permettent alors de déterminer la qualité de l'isolement des murs par exemple pour qu'ils ne soient pas trop froids et ne provoquent pas cette condensation.
Pour conclure je dirais qu'il faut toujours se méfier d'une formule, il faut en connaître les domaines d'application/définition et d'utilisation.
Dans le cas présent, elle n'est pas intégrée, elle dépend du temps et tous les facteurs ne sont pas des constantes mais eux-mêmes des variables dépendants du temps.
A un instant t, elle donne que "toutes choses égales par ailleurs", le volume évaporé est supérieur à température plus basse, mais son intégration sur une semaine et a fortiori la comparaison du volume global avec ce qui peut se passer en été est en fait tout autre chose. Bref comparer le volume évaporé d'un bac en conditions réelles en hiver/été sur une durée ne peut se résumer à une formule valable seulement à l'instant t.
PS : si des termes comme intégrer une fonction, considérer les constantes/variables, utiliser des abaques, définir un système, le considérer ouvert/fermé ou semi-ouvert (ou semi-fermé c'est pareil) restent toujours un peu étrangers pour vous, alors désolé de le dire mais je ne pourrai pas mieux expliquer tout cela.
Edit :
Si on veut intégrer la formule et en arriver à la conclusion que l'eau d'un bac s'évapore plus en hiver qu'en été, il faudrait par exemple installer son bac récifal (avec chauffage thermostaté) dans un gymnase dont la température ne serait pas régulée (l'isolement thermique ne devrait pas être trop bon pour permettre que la température de l'air soit conditionnée en grande partie par l'extérieur avec une température plus fraîche en hiver qu'en été) mais l'hygrométrie sera supposée constante (parois non trop poreuses), sans courants d'air (pour considérer la vitesse de l'air nulle pour des conditions reproductibles sinon ça deviendrait trop compliqué). Dans de telles conditions qui restent d'ordre expérimental, on peut alors négliger l'évaporation du bac par rapport aux caractéristiques de l'air ambiant qui ne sera pas modifié par la présence du bac.
Dans une telle improbable expérience, alors oui, on constaterait que le volume d'eau évaporé en hiver est supérieur à celui en été. On est très loin de l'évolution d'un bac sur une semaine en situation réelle avec des interventions extérieures comme la ventilation naturelle ou l'intervention humaine comme l'ouverture d'une fenêtre ou automatisée avec la mise en marche de ventilateurs au dessus du bac en été si la température du bac s'élève au dessus du seuil programmé. Notre système n'est pas isolé.
Pour conclure définitivement, ce type de formule ne remet pas en question dans un autre ordre d'idée, le fait que par exemple votre linge sèchera plus vite dans une ambiance chaude et aérée.
Je vous invite également à réfléchir à d'autres phénomènes plus curieux mais qui s'expliquent aussi très bien comme, pourquoi si vous placez une amphore contenant de l'eau à l'extérieur en été, votre eau y sera plus fraîche que la température de l'air supposé chaud... par contre à terme, je vous donne un élément de réponse, vous aurez moins d'eau dans l'amphore sur la durée. C'est un procédé très ancien pour avoir de l'eau fraîche sans avoir de glaçons à disposition ou de cave dans sa maison.