En 2016, il y a eu un comportement anormal du phénomène El Nino au sens large, affectant également la grande barrière de corail australienne et en particulier l'eau de tout l'océan indien s'est retrouvée à 33°C pendant plusieurs jours, les coraux ont tous blanchi.
C'est un phénomène périodique mais avec le dérèglement climatique cela survient plus souvent et plus longtemps...
Cette année-là, tous les sites que je connaissais des Maldives ont été atteints. J'y étais moi-même en 2016 puis 2020, ça reprenait à peine à Bandos près de Malé (capitale qui se trouve à peu près au milieu de l'archipel qui s'étend nord-sud).
On m'a dit qu'il fallait 7-8 ans pour qu'un récif repousse... si El Nino ne se dérègle pas à nouveau d'ici-là, ce qui n'a pas été le cas.
Mais en discutant avec le club de plongée ici à Funamadua, on m'a dit que l'impact avait été relatif car la montée en température avait été légèrement moindre et légèrement moins longtemps, l'atoll est situé quasiment le plus au sud de l'archipel. Cette année-là un courant chaud a passé le sud de l'Afrique en remontant vers l'Inde en redescendant en forme de cloche pour s'éteindre progressivement.
Il faut imaginer la puissance de ce courant qui a réussi en 2016 à faire monter la température de l'océan indien d'environ 3 degrés partout pendant plusieurs jours!

Mon avis, qui n'est que le mien, est que l'archipel se trouvant le plus éloigné au sud, il a été certes un peu moins affecté... mais également par la pollution diverse des atolls proches de la capitale Malé, où l'activité humaine est beaucoup plus importante. Depuis un excellent documentaire sur Arte, j'ai retenu que les coraux étaient en réalité assez résistants et pouvaient s'adapter à des variations importantes, températures, tempêtes, pollutions diverses, acidification des océans etc, jusqu'à une certaine mesure et pas avec trop de dérèglements en même temps, là ils succombent.

Si vous décidez d'aller aux Maldives ou ailleurs, renseignez-vous sur les phénomènes climatiques récents qui ont pu affecter le lieu où vous souhaitez vous rendre avant de décider. Dans mon cas, j'ai aussi regardé des vidéos sur YouTube et certaines datées de 2021 montrent que le "house reef" d'ici n'avait pas trop souffert en apparence avec des grands plateaux d'Acroporas en forme et bien vivants.
Regardez aussi sur des cartes ou images satellites si le house reef est facilement accessible, et idéalement si on peut faire le tour de l'île à la nage. Certains atolls anciens ont des lagons qui font des dizaines voire centaines de mètres de large et le tombant n'est accessible que par bateau.
Par contre la plage y est alors grande et de sable fin, c'est l'évolution naturelle de l'atoll.
Généralement aux Maldives, il y a les atolls pour les plongeurs et ceux plus connus pour le farniente sur une plage immaculée, la piscine et le spa... ce n'est pas toujours compatible, du moins avec les mêmes avantages.
Ici à Funamadua, le plateau récifal commence à 5-10 m du bord, parfait pour moi pour la plongée et le snorkeling mais pas l'idéal pour ceux qui veulent nager sans danger dans un lagon sans coraux.

Edit : il y a 4 ans en 2018, j'étais à Madagascar et c'était mort partout également, l'île s'étant trouvée dans le passage direct du courant.

bill79 a écrit:C'est curieux, j'ai le même pseudo, et je recherche moi aussi ce même acropora muricata

Merci d'avoir identifié le nom de cet Acropora.
Il est magnifique quand il forme des buissons avec des pointes bleu clair qui dépassent de partout, le corail semble illuminé.
Mais je ne suis pas certain que ce soit un Acropora idéal pour nos bacs, pour avoir ce rendu il vaut mieux avoir un ensemble déjà assez conséquent et c'est bien trop volumineux à notre échelle.
Par contre sur sa maintenance même, je me pose des questions : c'est un corail que je vois un peu dans tous les biotopes, au-dessus du tombant, sur le plateau récifal, dans le lagon où le soleil est le plus intense, il peut y pulluler, je pense que sa croissance être très rapide. Mais en même temps c'est un des premiers à blanchir en cas de déséquilibre. Les autres coraux poussent alors sur les buissons morts mais toujours denses, parfaits comme supports.

La plage de l'île où j'étais ressemblait à ça :


Je n'ai jamais creusé pour savoir s'il y avait du béton à 10 cm mais je suis parti plusieurs fois en excursions pour visiter d'autres spots de plongée près d'îles inhabitées à 1h/1h30 de bateau. Les bancs de sable étaient similaires. Par contre la végétation est bien différente avec plutôt des mangroves. Je sais que les palmiers, cocotiers font rêver mais ne sont pas originaires de cette région. On en trouve surtout sur les îles thaïlandaises par exemple. Ils ont été importés et replantés : tous ces arbres sur mon île étaient repérés avec une plaque d'identification.

Si vous regardez à droite de la photo très près du bord de l'eau, on voit que c'est sombre et c'est déjà le récif.
Si on se retourne de 180°, on voit le jetty qui permet de débarquer en bateau.
Depuis le jetty, on voit ça :


Des requins rôdent car il y a énormément de bancs de poissons qui prennent refuge sous le jetty. On voit aussi des plateaux récifaux affleurer :


Les poissons si convoités :


Près de l'escalier, ils contournent un Platax juvénile :


que j'avais aussi photographié en snorkeling :


Peut-être que la plage est artificielle, ta remarque me fait poser beaucoup de questions mais pas le récif en tout cas.

Tu as abordé plein de sujets intéressants mais bien différents!
L'impact du tourisme sur l'écologie d'une région vs les retombées économiques est un long débat.

Je pars sur des îles (dans le monde) souvent dédiées aux plongeurs donc assez rustiques, le principal est sous l'eau. D'ailleurs généralement les récifs trop proches du bord ne sont pas du goût des personnes qui veulent se baigner mais les plongeurs s'en fichent bien au contraire.

Par contre à plusieurs endroits du monde, j'ai déjà vu des pelleteuses dont le but n'était pas de construire une plage artificielle mais de renforcer les plages qui se délétaient à cause de la montée des eaux...