LA VODKA ET LE RAB Tout le monde a entendu parler de la méthode vodka, sans vraiment savoir si cela fonctionne et si cela n'est pas sans danger pour nos hôtes ou si cela n'est pas une illusion fabriquée par des pseudos récifalo-chimistes en recherche de notoriété.
Tout d'abord, il faut savoir que le carbone est un des éléments essentiels de la vie sur terre, et donc dans nos bacs, au même titre que le Ca et le Mg.
A quoi sert-il ?
Le carbone est la source alimentaire de base des bactéries aérobies, qui sont l'un des premiers stades de la chaine alimentaire. On devrait fournir à nos bac du carbone régulièrement, comme nous le faisons pour le Ca, car un bac sain, est un bac dont le nombre de bactéries est suffisant, en permanence, pour permettre d'effectuer rapidement le cycle de l'azote jusqu'à son stade final : azote gazeux.
On choisit, pour ce faire, la vodka, parce que c'est un produit facile à trouver, économique, et qui contient un taux important d'éthanol, éthanol qui se transformera en carbone.
LA METHODE Tout d'abord, il faut savoir que son but essentiel est la réduction des NO3 et PO4. Certains rétorqueront, qu'il est préférable de traiter les causes plutôt que les conséquences, ils ont raison , prétendre le contraire serait stupide , mais ici, nous parlons de bacs ou les problèmes de NO3 et PO4, sont permanents, c'est-à-dire que tout à été mis en œuvre pour réduire ces paramètres, mais qu'à un moment donné cela semble devenir impossible, malgré tout les efforts consentis.
Le but de la méthode est de réduire et ensuite de maintenir vos paramètres au plus bas, en sachant que le zéro absolu n'existe pas et n'est pas conseillé, car il faut des NO3 et PO4 , ne serait-ce que comma apport de nourriture aux coraux, c'est la loi du minimum, l'eau de mer en contenant, ne soyons pas plus royaliste que le roi.
COMMENT CELA FONCTIONNE ? Tout au long de l'article, j'ai parlé de réduction des NO3 et PO4, en fait, la méthode va limiter les NO3, puisque cela concerne l'aérobiose, mais par un effet indirect (effet pervers positif), les PO4 sont concernés aussi .l'apport de carbone dans le bac va faire augmenter exponentiellement le nombre de bactéries, qui si l'apport est mal dosé, va rendre l'eau laiteuse. Ce nuage blanc est formé essentiellement de bactéries, mortes et vivantes et de s résidus de leur métabolisme, l'écumeur s'emballe produisant une écume abondante et nauséabonde, d'où la nécessité de bien doser la vodka.
IMPORTANT Il faut savoir que cette méthode va avoir une influence, non négligeable, sur le PH et le KH,
Sur le PH, car la manne bactérienne va consommer de l'O2, d'où une légère acidose de l'eau et donc une baisse du PH avec toutes les conséquences que cela implique.
Sur le KH, car les bactéries consomment du Ca
Donc, il est impératif d'effectuer des changements d'eau réguliers, (pour ceux qui ne le feraient pas), afin de maintenir les paramètres dans les normes récifales.
Quelle dose doit-on utilisé ?
Il y a 2 méthodes, principales, La première, celle que j'utilisais, il y a quelques années, consiste à commencer le protocole avec quelques millilitres de vodka, et augmenter régulièrement les doses jusqu'à obtenir les taux les plus bas et ensuite réduire régulièrement les doses, jusqu'à obtenir une dose minimale d'entretien, ou arrêter complètement le protocole, sans sevrage. Cette méthode fonctionne si vous savez être prudent quant à l'apport journalier.
LE REACTEUR A BACTERIES La seconde méthode est celle que j'utilise depuis un an, avec entière satisfaction.
Il s'agit de mettre un substrat très poreux, dans un filtre à lit fluidisé, et de rajouter tous les jours de la vodka, (toujours la même dose). Comme substrat, le charbon actif semble être un bon compromis. Une fois votre réacteur en fonctionnement, vous devrez attendre que le charbon ait terminé sont office d'absorbeur de phénols et autres protéines, ensuite, il sera prêt, pour recevoir sa ration de vodka et donc jouer son rôle dans le REACTEUR A BACTERIES.
Le dosage préconisé est de : 1 ml/100litres d'eau, en y incluant, la décantation, le refuge, le bac à boutures etc. L'idéal est l'installation du pompe doseuse qui se chargera du travail journalier et rendra ainsi le RAB, autonome ou presque. En effet s'agissant d'un lit fluidisé, il y a érosion, donc il faudra de temps en temps vérifier le taux d'usure du charbon, afin, le cas échéant, d'en rajouter.
Pour la quantité de charbon, je préconise 100g/100l d'eau de mer global. Chacun étant libre d'en mettre plus ou moins.
Il a été constaté, dans les début de l'utilisation du protocole, l'apparition de cyanobactéries, qui adorent le carbone, mais elles disparaissent dés que le processus est bien enclenché, car les bactéries assimilent en grande quantité le carbone, les no3 et po4, privant ainsi les scyanos de toute sorte de nourriture les faisant pour ainsi dire : mourir de faim.
Ce procédé a eu dans mon cas comme dans celui de beaucoup de mes amis, l'effet escompté, d'autant qu'il permet de se passer de résines anti-PO4, d'une part, et d'apporter une nourriture abondante aux coraux dont les polypes se déploient beaucoup plus, d'autre part.
Voilà, cet article sans prétention, va, je l'espère, vous permettre d'appréhender au mieux , vos problèmes de nitrates-phosphates, en ayant une idée plus précise du processus de mise en œuvre du protocole vodka, en rajoutant que si ce dernier est appliqué à la lettre, il est sans danger pour vos animaux, mais pas pour vous-même, car dans ce cas il faut consommer la vodka avec modération .